Sisyphora ou la porteuse d'offenses
Cueillir la grâce, les mains tendues
vers les fruits que l’on découpe,
durian, mangue, pitaya,
avec la précision d’un art martial.
Détruire ce qui détruit.
L’hiver comme unique saison des tournesols.
Par une mer furieuse
sauver des enfants de la noyade.
Une prière d’aimer recouverte
par les bruits de l’attente.
Le désespoir qui s’envole comme un oiseau
brisant sa cage d’osier.
Au milieu de l’hiver, découvrir
un invincible été qui réchauffe et qui brûle.
Dérèglement raisonné du désespoir.
L’amour de l’existence qui vous raye
comme une paille de fer.
Puis les mots se taisent et l’on regarde
Les icônes gravées de Bich, mordues et lissées
entre griffes et caresses.
La beauté du trait, le chatoiement des couleurs
Qui pénètrent les sept tissus du corps
Sur des papiers profonds comme des lacs
Sombres et transparents.